Pourquoi la décroissance est incontournable - version complétée
Vendredi, 10 avril 2015, 15:29 - Prises de position - Lien permanent
Suite aux commentaires et à d'autres remarques, j'ai un peu complété ce texte, notamment en ajoutant un paragraphe sur le nucléaire (c'est vrai que le refus du nucléaire me semblait tellement évident que je ne l’avais pas inclus) et un paragraphe sur austérité choisie/austérité subie.
Pour le reste (élevage, question démographique), il me faudrait développer beaucoup plus. Je ne dis pas que je ne le ferai pas un jour, mais je crains que cela dépasse un simple article de blog.
De plus en plus d'intellectuels, de militants ou de simples citoyens sont persuadés que le modèle de croissance de ces 6o dernières années n'est plus souhaitable, ni possible. La remise en cause du concept même de PIB (Produit intérieur brut) est largement présente dans le débat public. Malgré cela, le pourcentage d'augmentation de la production continue a être l'alpha et l'oméga de la vie en société. Couplé à l'hégémonie de l'idéologie de la « compétitivité » et au fétichisme de la marchandise, la vision productiviste de l'économie reste dominante. Le mot décroissance pose de bonnes questions mais il suscite aussi incompréhension, réticence et peur. Pourtant une croissance infinie sur une planète aux ressources non renouvelables est impossible. Les périls qui pèsent sur la biosphère ont atteint un seuil qui oblige à des ruptures majeures. C'est la raison du projet écosocialiste, tandis que perdure ailleurs l’illusion dépassée de réponses sans remise en cause des rapports sociaux ni du fonctionnement de l'économie de marché.
Vous trouverez ci-après ma réflexion personnelle sur le sujet
La croissance en berne
Malgré les innombrables déclaration faisant de la croissance un totem, celle-ci est de longue date en baisse pour les pays industrialisés. En France, on est passé de 4,9 % d'augmentation annuelle moyenne pour la période 1950-1973 à 1,18 entre 2002 et 2012. Cette quasi-stagnation a des racines profondes, bien au delà des effets conjoncturels dûs aux crises successives :
- Le temps de l'énergie bon marché et du gaspillage massif des ressources naturelles est résolument derrière nous entraînant globalement une tendance à une moindre efficacité du système économique.
- Le consumérisme des pays riches a atteint ses limites. Les produits phares des 30 glorieuses (automobile, électroménager, ameublement) sont désormais entrés dans une phase de saturation des besoins et de simples renouvellements. La demande se déplace vers des services à faible productivité ou liés à l'évolution des modes de vie (à interroger d'ailleurs).
- Les cycles de croissance ont toujours été liés à des innovations majeures entraînant des gains considérables de productivité. Or comme le PIB, la productivité connaît elle aussi une tendance à la stagnation : 5% de gain annuel pendant les 30 glorieuses, 1% aujourd'hui. Notre société se caractérise par une panne des innovations susceptibles de relancer la machine de la production. Les fameuses « nouvelles technologie de l'information et de la communication » vantées jour et nuit par les médias ont un impact bien moindre que les découvertes du passé. Elles ne se traduisent pas pour le moment par la mise en place d'un régime d'accumulation durable et efficace.
Une situation écologique insoutenable
Les périls qui pèsent sur l'écosystème ont désormais atteint un seuil qui oblige à des ruptures majeures.
Le réchauffement climatique
L'émission massive de gaz à effet de serre depuis la révolution industrielle a entraîné une hausse de 0.85 degré depuis 1880 et pourrait aboutir à une augmentation de 4.8 degré à l'horizon 2100 dans le scénario le plus pessimiste envisagé par le 5° rapport du GIEC publié en novembre 2014. Si cette évolution devait se poursuivre, les conséquences en seraient dramatiques : multiplication des accidents climatiques (tempêtes, inondations...) risque accru d'incendies, menaces sur la bio-diversité, déplacement des maladies tropicales, mouvement massif de population, baisse de rendement des cultures, montée des eaux due à la fonte des pôles et des glaciers (98 cm prévu et jusqu'à 7 M en cas de fonte des glaces du Groenland !) , risque de submersion des zones de delta, acidification des océans et disparition des coraux, modification des courants océaniques. Pour éviter cette catastrophe, il faut réduire d'au moins 70% les émissions pour limiter à 2 degré la hausse moyenne des températures. Un tel effort est impossible sans changement radical.
La 6° extinction des espèces
En matière de bio-diversité, 17 000 espèces sont dès maintenant en danger dont : 1 oiseau sur 8, 1 conifère sur 4, 1 amphibien sur 3 et 1 mammifère sur 4. De même 70% des plantes et 37% des poissons d'eau douce sont concernés. Cette perte est due à la destruction des milieux naturels (forêts, prairie, zones humides) mais aussi à l'agriculture et l'élevage intensifs ainsi qu'à à l'usage des pesticides et insecticides. Qu'il s'agisse d'alimentation, de pollinisation animale, d'appauvrissement génétique des plantes, de vulnérabilité des récoltes ou de l'importance de la pharmacopée, la bio-diversité est inéluctablement liée au destin de l'humanité. L'affaiblir, c'est rendre plus difficile la vie humaine.
La menace chimique
Qu'il s'agisse de l'air, de l'eau ou des sols, la pollution induite par les dizaines de milliers de molécules chimiques en circulation est maintenant incontestable : l'atmosphère remplie de particules fines et de multiples gaz irritants entraînerait la perte de 8 mois à 2 ans de vie en moyenne en Europe. La circulation massive des pesticides (présents dans 96% des eaux de surface), des perturbateurs endocriniens du type bisphénol ou PCB comme de dizaines de substances toxiques contenues dans nombres d'objet de la vie courante (tissus, meubles, produits ménagers, électroniques) seraient responsables d'une progression considérable de certaines pathologies comme le cancer, les malformations génitales, le diabète ou les AVC aboutissant à un surcoût de 13 à 20% des dépenses de santé et à une diminution de l'espérance de vie sans incapacité majeure ! Une étude récente montre l'impact de ces pollutions sur les femmes enceintes et les jeunes enfants amenant une érosion des facultés cognitives et l'augmentation quasi-exponentielle de certains troubles comme l'autisme. Les sols sont fortement dégradés par l'agriculture intensive, le tassement dû aux engins lourds, l'érosion, les déchets, l'imperméabilisation lié à l'urbanisme qui se traduisent par une baisse des rendements dans certaine zones ou une perturbation de la circulation d'eau potable. Outre l'acidification constatée des océans, ce sont pas moins de 269000 tonnes de plastique en suspension qui pollueraient les mers avec des conséquences majeures sur le milieu.
L'épuisement des ressources naturelles
Les prélèvements sur les ressources renouvelables ou non concernent d'abord l'eau potable dont les quantités disponibles par habitant sont en constante régression, puis les minerais exploitables dont les gisements ne sont pas infinis. Au rythme de consommation actuelle, l'étain,le plomb et le cuivre en particulier devraient connaître un épuisement des stocks d'ici 30 ans. L'extraction des minerais consomme de plus en plus d'énergie. L'exploitation des « terres rares », indispensables à de nombreuses activités de haute technologie, largement concentrée aujourd'hui en Chine (40% des ressources estimées) provoque des dégâts environnementaux significatifs. Leur fin est aussi programmée aux alentours des années 2020. Le pétrole et le gaz dopés par les huiles et gaz de schiste ont vu leur extraction fortement augmentée au prix d'une catastrophe environnementale. L'utilisation de la totalité des réserves en énergies fossiles, dont le charbon signifierait un réchauffement de 4 degré à la fin du siècle. En outre, même si le rythme se ralentit (5,2 millions d'Ha entre 2000 et 2010 contre 8,3 entre 90 et 2000), la déforestation reste extrêmement préoccupante particulièrement en Amazonie,Afrique Équatoriale et Malaisie/Indonésie.
Les fausses solutions
Le rêve de « tout changer pour ne rien changer », c'est à dire trouver des réponses sans remettre en cause ni les rapports sociaux, ni le fonctionnement de l'économie de marché, amènent à de fausses solutions.
Les gestes individuels
90 sociétés sont responsables de 63% des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis 1751 ! La modification des comportements individuels (tri sélectif, recyclage, économie de l'usage de l'eau, de l'électricité, remplacement des hamburgers par des salades bio, lutte contre le gaspillage alimentaire) ne peut donc être la seule solution.
Le marché
L'orientation des choix économiques par des éco-taxes ou des marchés de droits à polluer n'a jamais démontré son efficacité et se heurte en profondeur à la logique de la concurrence et du profit.. Le mécanisme européen de marché d'émission du CO2 est un échec patent. Le prix de la tonne est passé de 25 euros en 2008 à 5 euros en 2014 alors qu'il faudrait un coût d'environ 70 € la tonne pour peut-être inciter à la réduction des émissions. Il en est de même pour le programme REDD de lutte contre la déforestation qui ne fait que développer des effets pervers pour les pays du Sud.
L'espoir d'une «croissance verte» est une vision à court terme qui ne remet en cause ni notre mode de développement ni les conditions de vie et de travail de la majorité de la population. Il ne règle en rien la question du type d'énergie et des réserves de métaux. L'idée d'un «capitalisme vert» est une impasse. Elle consiste à «imposer au capitalisme des règles qui lui sont totalement étrangères». (M. Husson)
Le nucléaire
Avec la lutte contre le réchauffement climatique, les défenseurs du nucléaire se sentent ragaillardis. Le nucléaire n'émettrait pas de gaz à effet de serre et donc serait LA solution. Cette approche fait l'impasse déjà sur deux réalités. La construction des centrales nucléaires entraîne la production de gaz à effets de serre. Ensuite le nucléaire ne répond pas à la question globale de l'énergie mais uniquement à la demande en électricité. Cela ne règle donc en rien la question des carburants. Quant à la question du chauffage domestique, ce problème peut être réglé bien plus simplement par l'isolation des bâtiments et du chauffage d'appoint à base d'énergie renouvelable (selon les ressources du lieu : géothermie, bois, biomasse ...).
De plus le nucléaire, contrairement à ce qui est toujours faussement affirmé, ne règle pas la question de l'indépendance énergétique puisque l'uranium n'existe que dans un nombre réduit de pays. Enfin l'argument central pour refuser le nucléaire est tout simplement son danger entre la gravité des accidents (Tchernobyl et Fukushima sont pourtant là pour nous le rappeler) et le problème de la durée de vie et du stockage des déchets radioactifs.
La techno-science
La plupart des solutions proposées pour sortir de la crise écologique reposent sur une croyance aveugle dans les capacités scientifiques et technologiques. Pour limiter le réchauffement à 2°C, il faut une réduction de 70 à 85% des émissions de CO2 donc une diminution de l'intensité CO2 (rapport entre émission et point de CO2) 3 fois plus rapide que celle constatée depuis 40 ans. Rien en l'état actuel des techniques ne permet d'imaginer produire plus en émettant moins. Sauf à rentrer dans des scénarios dignes de la science-fiction, il faut donc envisager une diminution annuelle du PIB mondial d'environ 3% par an jusqu'en 2050, à moduler bien sûr en fonction du niveau de richesse et de pollution accumulé...
Les fanatiques de la techno-science proposent de faire baisser la température par «géo-ingéniérie» : ensemencement en fer des océans, pulvérisation d'aérosols soufrés dans l'atmosphère, capture et stockage du CO2, filtre des rayons solaires... Ces illusions technologiques, le plus souvent impraticables, produiraient des effets extrêmement négatifs (modification du régime des moussons, aggravation de l'acidification des océans). Bref, les nouveaux apprentis sorciers du climat sont prêts à tout pour continuer à polluer tout en gagnant de l'argent !
Qu'en est-il des arguments contre la décroissance ?
Évacuons immédiatement une première approche qui récuserait la décroissance au motif que comme la croissance elle utiliserait les mêmes mesures mettant la production au coeur de l'analyse économique. Il s'agirait alors de privilégier de « nouveaux indicateurs » plus qualitatifs, aussi nombreux que complexes. Cette approche qui est loin d'être absurde, a toutefois l'inconvénient de ne pas s'affronter directement à l'activité économique telle qu'elle existe dans l'immédiat.
Cela nous amène à traiter d'une autre façon très répandue d'escamoter la croissance comme projet global. Elle consiste à expliquer que dans l'avenir certains secteurs doivent diminuer et d'autres augmenter sans que la question du solde soit jamais clairement posée. Cette présentation ne prend évidemment pas en compte la nécessité de la diminution nette de la production telle que nous l'avons examiné plus haut.
Austérité choisie contre austérité subie ?
Prôner la décroissance reviendrait à proposer de passer d'une austérité subie à une austérité choisie. Ce tour de passe-passe vise de fait à faire accepter l'austérité. La remise en cause en profondeur du système économique est escamotée au profit d'une question de curseur et de choix démocratique. C'est une vision individualiste où il suffirait de choisir ce qu'on est prêt à accepter comme réduction de consommation sans remettre en cause les choix de production. Une politique d'austérité a pour objectif de réduire la consommation en baissant considérablement les dépenses publiques. L'accès à des services comme l'éducation, la santé, les transports ... devient donc dépendant de la capacité de chaque usager à remplacer les services publics précédemment disponibles par des services privatisés bien plus coûteux que seules les catégories les plus fortunées peuvent se payer.
La baisse de consommation n'est donc pas une austérité choisie mais une austérité imposée à ceux qui n'ont pas les moyens. Cela peut très bien s'accompagner d'une baisse des dépenses socialement utiles et d'une augmentation des dépenses inutiles. De même que le capitalisme vante la politique des gestes individuels du type éteindre l'électricité en sortant de la pièce ou fermer le robinet d'eau pour surtout ne pas remettre en cause le système capitaliste, l'austérité choisie vise surtout à ne pas poser la question de la répartition des richesses et du mode de production.
Décroissance et pouvoir d'achat
A gauche, la décroissance est souvent assimilée à tort à l'austérité et à la baisse du pouvoir d'achat des classes populaires. Il y a là en effet un débat important avec une vision réductrice du progressisme : celle du « toujours plus ». A la notion de pouvoir d'achat, nous opposons celle du «pouvoir de vivre». Est-ce un progrès de toujours dépenser plus pour les déplacements domicile/travail, pour plus de consommations médicales afin de réparer les dégâts de modes de vie pathogènes, pour plus de vêtements à la mode, de gadgets à durée limitée, de nourriture jetée à la poubelle ? Toutes ces dépenses augmentent le PIB mais pas le bien vivre. Au delà d'un certain seuil, atteint pour une part importante de la population des pays riches, il n'y a plus de rapport mécanique entre sentiment de bonheur et enrichissement matériel. La décroissance signifiera un accroissement du «bien vivre» pour la majorité de la population, tandis que les possesseurs de yacht et les usagers des palaces auront du souci à se faire.
Décroissance et chômage
La décroissance serait synonyme de chômage de masse. L'emploi est la résultante de 3 composantes majeures : l'évolution de la population active, le rapport consommation/productivité et le temps de travail. Il faut revenir sur l'intensification du travail, créer de l'emploi sans avoir peur de faire baisser la productivité ou en la mettant au service de la réduction du temps de travail. En effet, le temps de travail a connu une baisse spectaculaire interrompue seulement par les politiques libérales de ces 30 dernières années. Ce blocage de la diminution du temps de travail est d'ailleurs une des origines de la montée actuelle du chômage avec une division entre ceux qui travaillent trop et ceux qui sont dépourvus d'emploi. Il faut reprendre et accélérer la tendance à la réduction en commençant pas un passage immédiat aux 32 heures. Si la transition écologique supprimera des emplois, les plus nocifs, dans la finance, la publicité ou les services, elle créera aussi de nouveaux emplois dans les énergies renouvelables, l'isolation des bâtiments, la réparation. De même, l'agriculture paysanne crée plus d'emplois que l'agriculture industrielle. Dans les services où la machine a remplacé le contact humain (Postes, Banques, Chemins de fer ...), où le « taper 1, taper2, taper ... » revient à exclure de nombreuses personnes de leur accès, des emplois peuvent être recréés.
Décroissance et pays pauvres
Enfin la décroissance empêcherait les pays pauvres d'accéder au même niveau de vie que les nations les plus riches. C'est l'inverse : consommer mieux et plus sobrement dans nos pays permettra un meilleur partage, la possibilité d'un développement endogène et la fin des pillages. Il s'agit de reconnaître au paysan bengali ou africain le droit de vivre en satisfaisant ses besoins essentiels, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Ce sont les pays du Nord, ceux dont l'empreinte écologique est insoutenable, qui sont visés. Mais les pays émergents ne sont pas obligés de faire les mêmes erreurs que celles commises par l'industrialisation à outrance. Le cas de la Chine est le plus frappant. Les niveaux de pollution et d'émission de CO2 engendrés par une croissance déséquilibrée ne sont pas tenables dans l'intérêt même d'une population qui en subit les effets les plus nocifs. Les pays émergents doivent aujourd'hui intégrer la notion de limite de la planète dans leurs choix de développement et refuser le modèle du tout extrativiste au bénéfice du nord ainsi que celui de l'agriculture industrielle exportatrice et de l'agroforesterie destructrice des forêts primaires et provoquant l'épuisement des sols.
Ecosocialisme et décroissance
Le Bien Vivre
La décroissance est un projet de rupture radicale avec le modèle social consumériste et marchand. Face au fétichisme de l'accumulation d'objets comme outil de réalisation de soi et de rapport aux autres, l'écosocialisme promeut une autre logique, centrée sur le «bien vivre» : «moins de biens, plus de liens». La décroissance introduit avec force la notion de limites à l'opposé de la démesure qui gouverne les sociétés contemporaines : désirs illimités, affirmation de la toute puissance de l'individu et croyance irraisonnée dans les vertus de la science et de la technologie. La pensée progressiste a longtemps imaginé que toute avancée scientifique était par définition émancipatrice si elle se déployait dans un cadre public. Cette idée est désormais caduque. La question n'est plus de savoir si une technique est possible mais si elle répond à des besoins réels. Au-delà, le risque est grand de tomber dans une dépendance qui institue une nouvelle forme d'asservissement de l'homme à la techno-science. Des avancées médicales oui, des robots pour s'occuper des personnes âgées, non !
L'autre vision novatrice concerne le rapport au temps. L'accélération permanente, le «toujours plus vite» conduit au burn-out. Il faut réhabiliter la lenteur, rejeter l'injonction d'immédiateté et la dictature du «temps réel», négation de la démocratie. Prendre le temps de méditer, lire, dormir, flâner, mais aussi décider collectivement.
Pour une démondialisation solidaire
Une écologie radicale est impossible sans rompre avec la mondialisation libérale. Il ne s'agit pas seulement d'en finir avec la « spéculation financière » repartie de plus belle depuis la crise de 2008. C'est l'ensemble des échanges internationaux qu'il faut rééxaminer. Une part considérable de ceux-ci est constituée de commerce intra-firmes (entre filiales d'une même multinationale) et intra-branches (on vend et on achète des produits similaires entre différents pays). Cette circulation effrénée de services et de marchandises génère le dumping social, des pollutions insupportables et est incompatible avec les impératifs écologiques. La multiplication des transports génère des pollutions devenus insupportables.
Il faut relocaliser les productions en n'échangeant entre pays que l'indispensable. De même que nous prônons la souveraineté alimentaire, il faut se diriger vers la souveraineté industrielle. Ce processus de démondialisation est solidaire car il doit se penser non pas dans une logique de marché (diminution des coûts), ni de guerre commerciale entre tous, mais par la coopération des peuples fondée sur la satisfaction des besoins sociaux. Bien loin d'un «repli sur soi», il nécessite la mise en place d'un protectionnisme solidaire.
Empreinte écologique et dette écologique
L'empreinte écologique mondiale a dépassé la capacité biologique de la Terre à produire ce dont nous avons besoin et à absorber nos déchets depuis le milieu des années 1980. Si tous les habitants de la planète consommaient autant que les Français, il faudrait disposer de 2,5 planètes. Si tout le monde consommait comme un Américain, il faudrait disposer de 5 planètes. Nous sommes donc maintenant en surconsommation, ce qui signifie que nous puisons dans nos réserves en surexploitant la nature (l'exemple le plus criant est celui des ressources en poisson). Voilà pourquoi une décroissance globale est indispensable. Pour que cela ne se fasse pas au bénéfice des pays riches ou des oligarchies de tout pays, il est impossible de laisser faire le marché et la concurrence libre et non faussée. D'où les propositions du Parti de Gauche d'inscrire la règle verte dans la constitution d'une 6e république et de mettre en œuvre une planification écologique. C'est tout le défi de l'écosocialisme.
Planification écologique
Il n'y a donc pas d'autre solution qu'une décroissance des ponctions sur la nature à l'échelle de la planète. Si on ne veut pas que cela s'effectue sauvagement et donc au bénéfice des pays riches et des oligarchies quelque soit leur pays d'origine, il faut surtout ne pas laisser faire le marché et la concurrence libre et non faussée. Il faut donc l'organiser et l'outil pour cela est la planification écologique avec deux principes de base :
- la règle verte : La règle verte consiste à inscrire dans la constitution le fait de ne pas prélever plus de ressources et de ne pas produire plus de déchets que ce que notre pays peut supporter. Le calcul se base sur l'utilisation de la notion d'empreinte écologique afin de réduire l'utilisation de ressources non renouvelables et de limiter les ressources renouvelables à ce que l'écosystème a le temps de renouveler. Les choix économiques, agricoles, énergétiques, d'aménagement du territoire et de transports doivent être planifiés afin de respecter cette règle verte et de réorienter production, échange et consommation selon leur utilité sociale et écologique. Cela nécessite une action qui soit à la fois coordonnée, volontariste et inscrite dans le long terme, tout en engageant des moyens immédiats pour les premières ruptures. Cela suppose d'identifier au préalable les biens communs et les services publics qui constituent les droits fondamentaux, de trouver le niveau pertinent d'articulation entre le central et le local, explorer les voies de la socialisation et de la réappropriation citoyenne.
- la reconnaissance de la dette écologique des pays industrialisés envers les autres pays. Le développement des pays du nord s'est effectué en pillant les ressources des pays du sud et ce pillage continue de nos jours sous des formes diverses par l'appropriation des matières premières, des terres et de la biodiversité sous la forme de la brevetabilité du vivant. Ce pillage doit donc cesser et être remplacé par des échanges justes partant des besoins des populations des pays du sud, de la nécessité de ces pays d'aller vers leur autonomie et leur souveraineté sous toute ses formes afin de ne plus dépendre des pays du nord. La coopération entre pays, basée sur l'intérêt général des populations des pays pillés, doit remplacer les mécanismes de marché. Les pays industrialisés ayant le plus de responsabilités dans le réchauffement climatique non seulement dans la durée mais aussi dans les quantités rapportées au nombre d'habitants, doivent faire les efforts principaux dans la réduction des émissions de gaz à effets de serre.
La décroissance ce n'est donc pas une question morale. Ce n'est pas non plus revenir à la bougie ni se priver des avancées technologiques qui soulagent les êtres humains de tâches pénibles.
La décroissance c'est le choix de la sobriété heureuse pour que la vie humaine soit encore longtemps possible sur notre planète terre.
Commentaires
Bonjour,
Il serait intéressant que votre Président prenne connaissance de ce texte et commence à diffuser les idées qui y sont émises.
Cordialement
Bonne synthèse sur le thème de la décroissance inévitable ou... A faire valoir et dans le PG et le Front de gauche... Gros boulot ! Pour ce point la réduction du temps de travail (de conviction), n'est pas immédiatement évident...
Cordialement.
Alain Véronèse.
Merci Martine pour ce résumé convaincant et cette prise de position que beaucoup sentaient déjà sous-jacente à la vision écosocialiste. Reste à mon avis un pas à franchir dans l'analyse en abordant la question de l'alimentation. Vous n'êtes pas sans savoir j'imagine les conséquences liées à la (sur)consommation de viande, première cause de rejet de CO2 (devant les transports), accaparement des terres agricoles (40% dédiées à nourrir les élevages), gourmandise en eau (plusieurs milliers de litres d'eau par Kg de viande ou de produits laitiers), déchets organiques polluant les terres et les eaux, renforcement des maladies par l'utilisation d'antibiotiques, danger sanitaire pour l'homme (cancers, diabètes, maladies cardiovasculaires, etc.)... Alors qu'on annonce bientôt 9 milliards d'humains et que la consommation de viande augmente dans les pays d'Asie (Chine, Corée du Sud), il est essentiel de ne pas laisser cette donnée de côté car l'ecosocialisme devra forcément l'inclure dans sa réflexion et son discours à un moment ou un autre. Les associations en faveur du végétarisme et/ou du respect des animaux font déjà un gros travail de sensibilisation et d'éducation sur le sujet (voir la manière dont le débat s'impose dans les médias). Donc même sans prôner forcément le végétarisme / végétalisme / véganisme total pour tous, il y a une aspiration dans la société qui va de paire avec une nécessité écologique et sanitaire vers une diminution de la consommation de viande qu'on ne peut plus éviter.
Merci pour vos remarques
pour l'apport sur l'alimentation. cela manque effectivement. Je vais l'intégrer dans une version suivante
Il y'a un sujet dont vous ne parlez jamais au Front de Gauche, c'est celui de la décroissance démographique. En effet, pour rendre bien plus supportable la décroissance économique, qui de toute façon s'imposera à nous vu les limites de la planète, ne faudrait-il pas prôner la réduction immédiate et progressive de la population mondiale ? Le partage des ressources sera ainsi plus facile et tout le monde ne sera pas trop appauvri. De toute façon, la planète ne peut supporter 8 milliards de personnes de notre espèce.
merci pour ce texte sur la décroissance, je le copie pour lire à tête reposée. votre argumentation me servira quand j'affronterai quelque communiste , qui, chaque fois, me font le coup du pouvoir d'achat et s'indigne que j'ose parler de décroissance. Carole et un petit bonjour du Sud-Aveyron
Merci pour ce plaidoyer plein de bon sens
Cela pose une fois de plus le problème du relais par la société civile, de l'absence de démocratie - confisquée par les partis politiques de tous poils, ou englués dans le piège électoraliste et condamnés à s'épuiser dans une lutte stérile vers les sommets.
Le chemin sera long, et peut-être chaotique.
La "classe moyenne" n'est pas prête à s'affranchir de ses totems consuméristes.
On en est dans le meilleur des cas à la phase "Colibri" (je fais ma - petite - part; je ferme le robinet, je mange moins de viande...)
Madame,
Très bien. Mais ce discours de décroissance n'est (hélas) encore guère assumé dans les médias par votre organisation et ses alliés. Je me souviens d'une émission (chez Ruquier, je crois), où M. Mélenchon, répondant à une interpellation du journaliste sur le mode "donc vous voulez la décroissance", répondait en substance quelque chose du genre "comme vous y allez !" tout en noyant le poisson sous la rhétorique classique du "certains secteurs doivent décroître et d'autres croître".
Aller jusqu'au bout nécessiterait par exemple de cesser d'appeler au "développement de l'économie de la mer", notamment sur le plan de l'énergie, tant sa viabilité à grande échelle reste à démontrer (et, à mon avis, ne marche pas) ne serait-ce qu'en application de la "règle verte" que vous appelez de vos vœux : méga-éoliennes et hydroliennes ne fonctionnent pas sans ponction massive de ressources non renouvelables dont l'extraction est loin d'être environnementalement neutre, telles que le néodyme (pour les alternateurs à aimant permanent). [Sur un plan plus "qualitatif", ou "ressenti", comment ne pas voir une terrible contradiction entre l'impératif de décroissance et des appels à "entrer en mer" pour "relancer l'activité", fût-ce accompagné de précautions oratoires selon lesquelles on le ferait bien sûr de façon "écologiquement responsable"].
Autre exemple, aller jusqu'au bout pourrait consister à faire une démonstration toute simple de l'impasse que constitue la voiture individuelle, par simple application de la règle de trois : si les 600 véhicules pour 1000 habitants observés en France (et en Europe ; laissons de côté les 800 pour 1000 des États-Unis d'Amérique) sont indépassables, alors souhaitons que l'humanité entière parvienne à ce taux d'équipement : dans ce cas, cela nous amène à 4 ou 5 milliard de véhicules individuels, soit 7 ou 8 fois plus qu'aujourd'hui ... Qui est prêt à dire aujourd'hui : il faut modifier nos modes de vie - travail, loisirs, etc. - et notre organisation du territoire de façon à diminuer drastiquement notre recours à la voiture individuelle ? M. Mélenchon lui même disait un jour dans une émission (je cite approximativement et de mémoire) : "il ne faut pas se leurrer, les gens ne renonceront pas à la voiture") : Ah bon ? Qui dit que nos enfants seront aussi stupides que nous ? Et nous-même, ne pouvons-nous pas changer, sur la durée ?
Plus globalement, le discours de "transition énergétique et écologique" devrait toujours s'accompagner :
- d'un discours de "sobriété", et pas seulement à l'échelle individuelle (comme vous le rappelez fort bien, les gestes individuels ne suffisent pas) : non seulement les énergies renouvelables ne le sont pas complètement (au sens où il faut bien des ressources primaires non renouvelables pour les exploiter), mais elles sont aussi limitées : avec 1% d'augmentation par de consommation d'énergie, en 200 ans, vous multipliez par 7 par rapport à la situation d'aujourd'hui. En quelques siècles, l'énergie solaire totale ne suffirait plus ... Donc, prendre conscience de la notion de limite est indispensable. Au-delà de la sobriété, c'est même d'un "changement de cadre" (comme le dirait Paul Jorion) dont il conviendrait de parler.
- d'un discours d'alerte sur l'idolâtrie technologique : pas uniquement sur le plan des "solutions" d'apprentis-sorciers telles que la géo-ingénierie, mais aussi : sur les limites des "solutions" alternatives dites renouvelables (cf. éoliennes ci-dessus, ou panneaux solaires photovoltaïques qui semblent devenir un débouché pour les nanotechnologies) nécessitant donc vigilance, circonspection, mesure, et "preuve scientifique" de leur soutenabilité à l'échelle envisagée ; ainsi que sur le problème plus global posé par la fuite en avant des "innovations" dans le domaine des NTIC (et autres : les nanos vont par exemple bien au-delà des seules NTIC), moteur d'un consumérisme effréné, d'une production énorme de déchets qu'on ne sait pas recycler, et d'un extractivisme forcené - terres rares notamment -.
- Bien sûr, d'une sortie du nucléaire (cf. par exemple le film de Jean-Paul Jaud sorti récemment et occulté par les médias, "Libres!").
Bon, voilà, j'étais parti pour un commentaire de 3 lignes, et je me suis laissé aller. Quoi qu'il en soit, bravo pour ce billet. On verra comment évoluent les positionnements et discours de chacun à l'avenir ...
Bien cordialement,
Il me semble qu'une certaine prudence serait de mise avant de prendre pour argent comptant les allégations des végétariens et véganistes quant aux danger de la soi-disant surconsommaton de viande.
Mais pour ce qui est de l'équilibre écologique, c'est une très grande prudence qui devrait prévaloir. Que le mode de production de viande soit pervers aujourd'hui, j'en conviens bien volontiers, les élevages de poulets étant l'exemple même de l'horreur, mais le mode de production des céréales n'est pas plus honorable et la culture de la vigne atteint aujourd'hui des sommets d'usage des pesticides qui polluent l'atmosphère à des centaines de km à la ronde (notamment dans la zone du Cognac), etc. Mais combien restera-t-il de bovins si on n'en consomme plus? Aurons-nous encore du lait et des fromages si la viande des mâles n'est pas "valorisée" par la consommation? Les alpages seront-ils encore autre chose que des champs de pylones pour les téléskis? Quelle plante nourricière y cultiverait-on sous la neige? Les bocages régulateurs hydriques ne disparaitront-ils pas devant la poussée des céréaliers arracheurs de haies? Qu'aurons-nous gagné quand le fumier naturel sera entièrement remplacé par les produits Bayer?
Grace à une Amap, militantisme concret, je me fournis en viande auprès d'un agriculteur bio de la région de Parthenay, (et en légumes bio chez mon voisin maraicher ) et j'ai la faiblesse de croire que de cette manière mon empreinte écologique n'est pas plus grande que si je me nourrissais de pizza végétarienne industrielle. Avec tout ça, mon état de santé n'en a pas l'air trop mauvais. J'ajoute pour faire bonne mesure que je consomme de temps en temps dans l'année quelques morceaux de foie gras du Gers, contribuant ainsi à la présence de canards et oies dans cette campagne et je consomme aussi des huitres et des crevettes élevées grace au travail de mes voisins (j'habite au bord de la mer).
Je doute que je sois en contradiction avec la règle verte dans ma façon de me nourrir, et je verrais d'un mauvais oeil que le Parti de Gauche qui a mes sympathies politiques, adopte inconsidérément les thèses de la propagande véganiste.
-C'est étrange vous ne parlez pas de l'impasse nucléaire : Est-ce parce que le PG est allié au PCF pro-nucléaire- à fond- en alliance avec les Gaullistes depuis les années 40 ?
-Pourtant, une catastrophe nucléaire est terrible : renforcement des pouvoirs de l'état, zones rendues inhabitables, obligation d'habiter dans des zones contaminées, disparition de produits du terroir, etc.. Pourtant même sans catastrophe nucléaire, il fait déjà énormément de dégâts : 150 000 victimes du nucléaire militaire français, mineurs des mines d'uranium victimes du radon (et déni du PCF et de la CGT à l'époque où on en parlait), dispersion des déchets miniers partout, eau "potable" de Limoges contaminée, relachers légaux de radioactivité, travailleurs de la sous-traitance martyrisés, etc...
-et comme vous l'écrivez vous-même :"Ces illusions technologiques, le plus souvent impraticables, produiraient des effets extrêmement négatifs", et donc il n'y aura pas d'innovations techniques miracles et le nucléaire n'est pas une solution au dérèglement climatique.
-Allez Martine Billard et le PG encore un effort pour être décroissants, et d'abord rupture de cette alliance avec ce PCF tellement pro nucléaire....pro industrie, pro-Progrès.
Amicalement
jluc pasquinet
Bonsoir!
Ce changement de paradigme devra passer par le peuple, déconnecté des luttes partisanes. Je définirais donc ce mouvement par écohumanisme. Un des éléments déclencheurs de cette décroissance sera l'instauration du salaire à vie. Voir la démo. de Bernard Friot. Respects citoyens!
À grivet : cela fait longtemps que Mélenchon (qui n'est plus co-président du PG) parle d'écologie et de décroissance. Il a produit des dizaines de textes et a fait de nombreuses conférences sur la question. Informez-vous au lieu d'attendre qu'on vous serve l'information.
Allons, camarades de l'OPIAM, on peut donner un coup de main à grivet, et à quiconque s'interroge sur le positionnement de Jean-Luc Mélenchon quant à la décroissance, en rappelant cet entretien publié il y a maintenant 3 ans :
http://www.reporterre.net/Jean-Luc-...
Bonjour,
J'ai réagi en début de semaine au commentaire de Seb à propos de la consommation de viande, mais comme le mien a été validé plus tard, donc plus loin dans la liste, ce n'est pas tout a fait évident. J'invite donc le lecteur à recoller les deux commentaires.
Après avoir relu attentivement le texte de Martine Billard, dont je partage l'essentiel des attendus (et même -sans son acrimonie anti PCF- la position anti nucléaire de Pasquinet), il me parait utile de revenir sur certains points qui ne vont pas de soi.
Je ne m'étendrais pas ici sur la notion de PIB qui est absurde, mais il importe dès le départ d'expliquer le changement avec d'autres notions économiques.
Au paragraphe "Décroissance et pouvoir d'achat", il semble bien sous-entendu que la baisse du pouvoir d'achat soit une conséquence de la décroissance et la cacher sous un argument de "mieux vivre" ne convaincra pas grand monde, car s'il n'y avait pas de baisse du pouvoir d'achat, alors cet argument du "mieux vivre" serait inutile. Pour avoir été très pauvre, je sais d'expérience qu'on atteint bien du "mieux vivre" avec un peu plus de pouvoir d'achat. Enfin, comme pas grand monde croit que les "possesseurs de yacht et les usagers des palaces auront du souci à se faire", ceux qui se sentent dans les couches moyennes vont comprendre que c'est eux qui vont trinquer, surtout s'ils ont un petit bateau (jhabite au bord de la mer!).
Il me parait que ce chapitre devrait être abordé avec beaucoup d'attention et ne pas se contenter de propos moralisateurs ou évasifs. Sans gains réels, il n'y a aucunes chances que ce programme devienne populaire.
Dans le même registre, le paragraphe "Décroissance et chômage" ne peut trouver un écho dans un pays ou le chômage est omniprésent depuis des dizaines d'années et où la précarité de l'emploi est devenu la règle. Les salariés ont pour la plupart abdiqué dans la lutte pour conserver les droits à la retraite à 60 ans quand ce fut la "gauche" qui les attaqua, aussi je vois mal la revendication des 32 heures devenir active. Pourquoi la transition écologique supprimerait-elle des emplois dans la finance, la publicité et les services alors que ce sont les productions industrielles qui seraient les plus touchées? Et quand bien même, combien d'emplois d'employé(e)s de bureau seraient transformés en emploi de monteur de cloison isolante? La bonne réponse serait : voila comment on va créer beaucoup d'emplois avec la décroissance.
Enfin le chapitre "Pour une démondialisation solidaire" pose comme exigence que l'on rompe avec le libéralisme mondial, ce à quoi je souscris sans hésitations. Mais il ne me semble pas qu'on doive le poser en préalable, car alors la condition ne sera jamais remplie, mais qu'on indique comment on peut commencer dans un seul pays autrement que sous forme incantatoire d'une inscription dans la Constitution.
Je sais bien que le texte est synthétique et n'aborde pas les détails, mais je relève ces trois points : pouvoir d'achat; chomage; commencer localement; car il me paraissent peu convaincants dans la forme développée ici par Martine Billard.
Cordialement
Bonjour Martine,
Est ce qu'un passage au 32h ne va pas accroître la pression sur les gens pour qu'ils produisent encore et toujours plus, au prix de Burnout et de dépressions?
Qu'en penses tu?